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Territoire

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La transformation du territoire julievillois

Aujourd’hui, le territoire de la Ville de Sainte-Julie est bien délimité : au nord par les municipalités de Varennes et de Saint-Amable, à l’est par Saint-Mathieu-de-Beloeil, au sud par Saint-Bruno-de-Montarville et à l’ouest par Boucherville. Un territoire qui s’est façonné au fil des ans, que ce soit par un démembrement partiel ou par l’annexion d’autres territoires.

Au fur et à mesure que le seigneur de Beloeil concède des terres dans l’augmentation de sa seigneurie, il se forme une entité appelée « Grand Coteau », qui deviendra le noyau du territoire julievillois. Situé sur le versant nord du Mont Saint-Bruno, plus précisément dans la 7e concession de Beloeil, ce territoire voit sa désignation apparaître vers 1750. 

Cent ans plus tard, pour appuyer le décret canonique de la paroisse de Sainte-Julie du 27 novembre 1850, un « plan du terrain projeté de la paroisse du Grand Coteau » est tracé par l’arpenteur Joseph Wilbrenner, signant ainsi le tout premier plan de la paroisse de Sainte-Julie ! Plan qui est contresigné en avril 1851 par l’arpenteur français Pierre-Louis Morin, possiblement pour supporter la proclamation civile du 6 mai suivant.

Un autre sept ans plus tard, voilà que des propriétaires de l’extrémité du rang des Quarante-Deux désirent s’en détacher pour s’annexer à la paroisse de Saint-Bruno. Détachement obtenu qu’ils obtiennent par décret le 29 août 1857.

À la suite de l’abolition du régime seigneurial en 1854, le cadastre de la plupart des seigneuries du Bas-Canada est établi dans les années 1860-1870. Basé sur le plan de 1850-1851, le « Plan officiel de la paroisse de Sainte-Julie, comté de Verchères » est préparé par le Bureau du cadastre à Montréal le 15 octobre 1877, conformément aux dispositions du Chap. 37 des Statuts refondus du Bas-Canada et de l’Acte 27, 28 Vict. : 40. Signé le 17 octobre 1878 par le commissaire F. Langelier au Département des Terres de la Couronne à Québec, ce plan est déposé le 23 octobre et mis en vigueur le 25 novembre 1878. 

Le 8 mai 1912, une requête est soumise par des résidents de la partie nord-ouest de la municipalité de Sainte-Julie (avec ceux des paroisses de Saint-Marc et de Saint-Mathieu-de-Beloeil) pour l’érection d’une nouvelle paroisse. Ainsi naît la desserte de Saint-Amable par un décret du 27 janvier 1913, qui deviendra ensuite paroisse le 14 avril 1920. Avec la fondation de cette dernière, le territoire julievillois se retrouve alors coupé de plus du quart de sa superficie !

En 1974, pour planifier et compléter son règlement d’urbanisme et assurer le développement du secteur « Domaine des Hauts-Bois », la Ville de Sainte-Julie adopte un règlement (n° 302) pourvoyant à l’annexion d’une partie de territoire située dans les limites de la Ville de Saint-Bruno, le tout formant une superficie de 55,04 arpents carrés répartis comme suit : 32 arpents appartenant à Domaine des Hauts-Bois inc., 22 arpents à l’Association récréative du Domaine des Hauts-Bois et un arpent à Mme Damien Véronneau.

Comme on peut le constater, même si sa fonction première est avant tout religieuse, la paroisse a influencé la géographie civile, notamment dans le dessin des premières municipalités, des subdivisions de recensement et du cadastre. En vigueur depuis 1878, le cadastre de la Ville de Sainte-Julie, comme celui de plusieurs autres municipalités, sera « rénové » dans les prochaines années avec la Loi favorisant la réforme du cadastre québécois. 

Souvenons-nous de cette géographie de 1850 où l’église apparaît au plan en position plus ou moins centrale, flanquée de son presbytère…

CHEMIN DE FER

Outre le réseau routier, l’arrivée du chemin de fer à Sainte-Julie ne se fit pas en un jour…

Le 3 juin 1895, une requête est communiquée au conseil municipal, signé par un grand nombre de propriétaires, demandant que celui-ci fournisse gratuitement à la compagnie de chemin de fer Lac Supérieur & Atlantique, ou à toute autre compagnie, tout le terrain nécessaire à la construction d'un chemin de fer dans les limites de la municipalité et que le conseil adopte toutes mesures à cet effet.

Le 5 mai 1902, le conseil prie le Comité des chemins de fer de la Chambre des communes à Ottawa d'accorder un délai d'un an à la compagnie Great Eastern pour la confection de ses travaux de Longueuil à Saint-Marc.

Le 6 décembre 1988 : « Attendu qu’il est impératif que la population de Boucherville soit soustraite aux dangers et aux contraintes que constitue la présence, au cœur de la Ville de Boucherville, d’une voie ferrée utilisée pour le transport d’une importante quantité de matières dangereuses ; attendu que 91 % des citoyens interrogés sont prêts à donner leur appui au conseil municipal de ladite Ville ; attendu que la Commission de protection du territoire agricole du Québec (CPTAQ) a déjà approuvé un tracé pour la relocalisation de la voie ferrée ; il est résolu que la Ville de Sainte-Julie appuie totalement les démarches du conseil municipal de Boucherville, auprès des gouvernements fédéral et provincial, en vue d’obtenir un engagement pour le financement du déplacement de la voie ferrée. »

DOMAINE DES HAUTS-BOIS

Le 16 décembre 1964, la direction du Domaine des Hauts-Bois Mont-Bruno inc., fondée par M. Edmour J. Harvey, élabore un plan d’urbanisme pour modifier l’aménagement du terrain situé du côté sud de la route Transcanadienne et y construire des résidences.

Plan qui est présenté au conseil municipal, le 11 janvier 1965, par la direction du Domaine des Hauts-Bois Mont-Bruno inc. et en présence de MM. Soudre et Latte, urbanistes-conseils, et qui est accepté.

Et c’est en 1968 que les travaux de construction de la première résidence débutent.

Dix-sept ans plus tard, le 10 septembre 1985, à la suite du décès du créateur, développeur et bâtisseur du Domaine des Hauts-Bois, le conseil envoie ses sincères condoléances à la famille de M. Edmour J. Harvey.

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ROUTE D'HIVER

« Mon pays ce n’est pas un pays, c’est l’hiver », comme chantait Gilles Vigneault… Une réalité à laquelle les cultivateurs, producteurs laitiers et commerçants sont durement confrontés et qui représente un défi de taille notamment en ce qui concerne le transport de marchandises.

En témoigne cette résolution du conseil municipal adoptée le 7 février 1944 : « attendu que la paroisse de Sainte-Julie a une population d'environ 1 300 âmes, composée en grande partie de cultivateurs ; attendu que ces cultivateurs s'adonnent en général à l'industrie laitière et à la culture maraîchère ; attendu que ces produits sont vendus à Montréal, marché le plus rapproché et situé à environ une quinzaine de milles, et que cette ville est aussi le lieu d'approvisionnement des cultivateurs et des commerçants de la paroisse pour l'achat des effets et articles nécessaires à l'exploitation des fermes, à l'élevage des animaux et à la vie des citoyens ; attendu que cette paroisse est à une distance de 7 milles du chemin de fer, passant à Saint-Bruno et Chambly ; attendu que le transport se fait aujourd'hui par camions, moyen plus rapide et plus économique ; attendu que la route conduisant à Montréal est étroite, sinueuse et en mauvais état d'entretien pour une grande partie de la belle saison ; attendu que cette même route est fermée à la circulation durant la saison d'hiver, soit à partir du 15 décembre au 15 avril ; attendu que les cultivateurs et les commerçants sont privés d'un moyen de transport rapide durant cette saison, ces distances ne pouvant être parcourues qu'en voiture à traction animale, soit 7 milles pour se rendre au chemin de fer, et 15 milles pour se rendre à Montréal ; attendu que les municipalités environnantes de Montréal sont en général pourvues d'un système de routes ouvertes à la circulation hiver et été ; attendu que cette municipalité, et spécialement l'hiver, est privée d'un moyen de transport rapide et économique au point de vue temps et argent ; attendu que le développement et l'avancement de notre paroisse souffrent grandement de cette situation qui lui est faite par suite du manque de communication rapide durant l'hiver et d'une mauvaise route durant l'été ; attendu que notre paroisse a besoin, principalement l'hiver, d'une route carrossable vers Montréal afin d'en diminuer la distance qui la sépare de ce marché ; il est résolu que ce conseil prie instamment le gouvernement provincial (ministre de la Voirie) de donner à la paroisse de Sainte-Julie un débouché vers Montréal, en la pourvoyant d'une route carrossable l'hiver comme l'été, et que copie de cette résolution soit envoyée à l'honorable ministre de la Voirie ainsi qu'au député du comté de Richelieu-Verchères. »